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Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/48

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« C’est que le roman sentimental, même s’il ne formule pas expressément cette thèse, la suppose, la met en action, la drape de toutes les séductions imaginatives. L’erreur, hélas ! conduit fatalement à l’erreur ».

Ces jeunes gens se refusent au mariage, non pour être plus chastes, mais pour être plus libres. C’est que malheureusement ils ont lu des livres écrits par des professeurs de débauche. Mais ils ne connaissent point cette leçon de Dumas fils : « Tu entendras dire autour de toi qu’un homme civilisé doit avoir connu des femmes avant son mariage… pour ne pas arriver maladroit, ridicule et désarmé devant celle qu’il épousera. Ce que tu entendras dire là n’est pas vrai. Ce n’est pas par la possession physique qu’on apprend à connaître les femmes. Plus les femmes en dehors du mariage livrent les secrets de leur corps, plus elles gardent ceux de leur âme. Les femmes que tu connaîtras ainsi seraient de malhonnêtes femmes qui te détourneraient de ta route, ou d’honnêtes femmes que tu détournerais de la leur. Elles ne t’apprendraient donc les premières qu’à mépriser les femmes, les autres qu’à te mépriser toi-même ». (Alexandre Dumas fils, L’Homme-femme, pp. 169-190).

Le dramaturge ne nous révèle pas cependant le fond de l’abjection. Laissons à un médecin le soin de le dénoncer.