Page:Louis Delaporte - Voyage d'exploration en Indo-Chine, tome 1.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
242
VOYAGE À PNOM PENH.

siner sur ce fond riant. Que votre regard ne s’arrête point trop de ce côté : il pourrait y découvrir quelque tête humaine, desséchée au soleil et tristement balancée à l’extrémité d’un bambou. Le soir arrive ; le soleil s’abaisse derrière le rideau d’arbres qui cache la rivière et ses rayons décomposés mélangent la pourpre et l’émeraude ou se tamisent au travers du feuillage.


PALMIERS BORASSUS ET RÉCOLTE DU VIN DE PALMIER.

Les troupeaux rentrent dans les parcs et les beuglements sonores des taureaux se mêlent aux cris brefs et plaintifs des buffles. Le silence et le calme se font peu à peu ; l’on n’entend plus que la note monotone et douce que la brise du soir fait rendre aux cerfs-volants captifs qui planent dans les airs et auxquels les habitants qui les lancent chaque année dans cette saison, attachent de superstitieux présages. Quelques lumières s’allument dans les cases accumulées sur la rive droite de la rivière, à peu de