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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/12

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plus solide sur laquelle on peut établir le développement moral et politique d’un peuple : qu’il se mette résolûment à l’œuvre ; qu’il n’hésite pas à pénétrer jusque dans les dernières couches de l’ordre social et à constater l’état d’ignorance profonde où languissent des millions de créatures humaines. Il reconnaîtra bientôt que cette ignorance est la principale cause à laquelle il faut attribuer les mauvaises passions qui agitent sourdement les classes inférieures, l’esprit de routine et la lenteur des progrès en toutes choses.


IV


On croit généralement que l’instruction primaire est le remède à cette triste situation, et les divers gouvernements qui se sont succédé depuis 1830 se sont fait un honneur de contribuer à son développement par la construction de maisons d’école, l’établissement d’écoles normales primaires et l’amélioration du sort des instituteurs.

On a déjà fait assurément beaucoup de choses utiles. Mais qui pourrait être satisfait de l’organisation en France de l’instruction primaire ? La plupart des instituteurs français ont à peine le nécessaire pour vivre. Leur condition matérielle les place, dans les campagnes, au-dessous des plus petits cultivateurs et même des