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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/13

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artisans. Leur position est non-seulement misérable, mais encore précaire. On peut les changer de résidence et les suspendre, les révoquer sans donner de motifs. Les agents inférieurs de l’autorité ont sur eux trop de prise et leur font quelquefois durement sentir leur dépendance. Un tel état de choses attiédit le zèle, hérisse de désagréments de toute sorte une carrière déjà ingrate par elle-même et inspire trop souvent le désir de la quitter. Dans ces conditions il est difficile que les écoles primaires réalisent tout le bien qu’on a droit d’attendre d’elles.

Si on veut en France une instruction primaire forte et au niveau des besoins du pays, il faut au plus tôt faire sortir les instituteurs de cette condition affligeante.

Une élévation convenable des traitements et une certaine indépendance, voilà les deux conditions auxquelles des jeunes gens d’une certaine valeur consentiront à entrer dans la carrière de l’enseignement primaire et à la suivre avec zèle et dévouement.


V


Il est certain que ce développement de l’instruction primaire dans les communes est un but que le gouvernement ne peut perdre un instant de vue, et qu’il doit cher-