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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/14

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cher à atteindre par tous les moyens dont il peut disposer.

Mais, il faut aussi le reconnaître, les écoles primaires, même avec la meilleure organisation possible, ne peuvent répandre qu’une très-petite somme de connaissances dans le pays. S’il est vrai que dans les lycées et autres établissements d’enseignement secondaire, les jeunes gens acquièrent plutôt les moyens de s’instruire qu’ils ne s’instruisent effectivement, on peut dire à plus forte raison que les écoles primaires mettent entre les mains des enfants, par la lecture et l’écriture, les moyens d’arriver plus tard aux connaissances qui leur sont nécessaires plutôt qu’elles ne leur donnent ces connaissances. Elles ouvrent le sillon ; elles y jettent bien peu de semences.

C’est après la sortie de l’école, quand l’esprit a reçu un certain degré de culture et qu’il a appris à connaître et à employer ces signes ingénieux qui constituent les langues écrites, c’est alors seulement que commence le développement sérieux des facultés intellectuelles et morales. En un mot, l’école prépare les esprits ; mais l’instruction ne peut se développer que chez les adultes, quand ils ont pris rang dans la vie sociale.