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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/17

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qui donnerait à la nation française une grandeur sans pareille, serait de faciliter à tout individu né en France, dans la mesure de ses besoins et de ses aptitudes, les moyens d’acquérir ces idées générales qui développent la vie morale, intellectuelle et politique, et mettent celui qui les possède en état de mieux comprendre et de mieux remplir ses devoirs d’homme et de citoyen.


VIII


La condition générale des classes inférieures en France est encore de vivre péniblement de leur labeur quotidien et de s’estimer heureuses quand elles parviennent à suffire aux besoins les plus rigoureux de leur existence. Elles ont le sentiment d’un état de choses meilleur et elles s’agitent quelquefois violemment pour y parvenir. C’est là le principe des révolutions sociales. C’est là la source des inquiétudes d’un grand nombre d’esprits sensés quand ils envisagent l’avenir. Il est évident qu’il s’est opéré depuis soixante ans un grand changement dans notre société. Le système ancien, qui déshéritait les masses au profit de quelques classes privilégiées est complètement ruiné. L’idée nouvelle s’est fortement établie, et il faut reconnaître que tout homme venant au monde a le droit de s’asseoir au banquet social. La tâche et le devoir du gouvernement sont aujourd’hui d’éclairer la population sur la valeur de ce droit. Les