Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/18

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priviléges ont été abolis ; les obstacles qui enfermaient les classes inférieures dans des barrières infranchissables, ont été levés. Mais ces bienfaits de la législation nouvelle ne suffisent pas. Il faut éclairer les esprits et leur faire voir que le bien-être physique et moral ne peut être acquis, et que les droits sociaux et politiques ne peuvent être exercés qu’au moyen de l’instruction et du travail. L’instruction dont on parle ici ne se borne pas à quelques notions littéraires ou scientifiques ; elle comprend avant tout un ensemble de principes religieux et moraux suffisants pour diriger notre conduite dans la vie.


IX


Ces principes religieux et moraux, comment les fera-t-on pénétrer dans l’âme humaine ? Il serait désirable que les ministres des différents cultes eussent assez d’autorité pour attirer la population entière à leur enseignement et que dans les familles l’exemple des pères et mères impressionnât assez vivement les enfants pour qu’ils sortissent de ces écoles domestiques tout formés pour le bien. Mais l’insuffisance actuelle de ces deux grands moyens d’instruction est notoire, et un gouvernement qui se préoccupe incessamment de l’amélioration physique et morale de la population dont le sort lui est confié, doit chercher avec persévérance tous les moyens de compléter l’action religieuse et paternelle.