Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/213

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le siège, qui exigea d’immenses travaux, et cependant la ville ne fut prise que par famine (621). L’Espagne était abattue, mais son esprit d’indépendance survécut encore pendant un grand nombre d’années.

Quoique la chute du royaume de Pergame soit postérieure aux événements que nous venons de rappeler, nous en parlerons ici, parce qu’elle est la suite du système d’asservissement de tous les peuples. Attale III, monstre de cruauté et de folie, avait légué en mourant son royaume au peuple romain, qui envoya des troupes en prendre possession ; mais un fils naturel d’Eumène, Aristonicus, souleva les habitants et défit le consul Licinius Crassus, bientôt vengé par un de ses successeurs. Aristonicus fut pris, et le royaume, pacifié, passa, avec le nom d’Asie, sous la domination romaine (625).


Résumé.

XIV. Plus la République étendait son empire, plus le nombre des hautes fonctions augmentait et plus les fonctions elles-mêmes prenaient d’importance. Les consuls, les proconsuls et les préteurs gouvernaient non-seulement les pays étrangers, mais même l’Italie. En effet, Appien nous apprend que dans certaines contrées de la Péninsule les proconsuls exerçaient leur autorité[1].

Les provinces romaines étaient au nombre de neuf : 1° la Gaule cisalpine ; 2° l’Espagne ultérieure ; 3° l’Espagne citérieure ; 4° la Sardaigne et la Corse ; 5° la Sicile ; 6° l’Afrique septentrionale ; 7° l’Illyrie ; 8° la Macédoine et l’Achaïe ; 9° l’Asie. Le peuple nommait donc, tous les ans, deux consuls et sept préteurs pour aller gouverner ces lointaines contrées ; mais généralement il n’était permis de prétendre à ces hautes magistratures qu’après avoir été questeur ou édile. Or l’édilité exigeait une grande fortune, car, pour plaire au peuple, les édiles étaient obligés à d’immenses dé-

  1. Appien, Guerres civiles, V, iv, 38.