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entendre par là non l’universalité des habitants, mais une réunion d’hommes liés par une communauté de droits et d’intérêts[1].


Organisation politique.

III. Dans un pays où la principale occupation était la guerre, l’organisation politique devait dépendre de l’organisation militaire. À un chef unique la haute direction, à la réunion de personnages importants et âgés le conseil, à ceux-là seuls qui supportaient les fatigues de la guerre les droits politiques.

Le roi, élu généralement par l’assemblée des gentes[2], commandait l’armée. Souverain pontife, législateur et juge en toutes matières sacrées, il rendait la justice[3] dans les affaires criminelles qui intéressaient la République. Il avait pour insignes une couronne d’or, un habit de pourpre, et avait pour escorte vingt-quatre licteurs[4], portant les uns des haches entourées de verges, les autres de simples verges[5]. À la mort du roi, un magistrat appelé interroi

  1. « Populus autem non onmis hominum cœtus quoquo modo congregatus, sed cœtus multitudinis juris consensu et utilitatis communione sociatus. » (Cicéron, De la République, I, xxv.)
  2. « Populus curiatis cum (Numam) comitiis regem esse jusserat. Tullum Hostilium populus regem, interrege rogante, comitiis curiatis creavit. Servius, Tarquinio sepulto, populum de se ipse consuluit, jussusque regnare legem de imperio suo curiatam tulit. » (Cicéron, De la République, II, xiii-xxi.)
  3. « Les prédécesseurs de Servius Tullius évoquaient toutes les causes à leur tribunal et prononçaient comme ils l’entendaient sur toutes les contestations qui regardaient l’État ou les particuliers. Pour lui, il sépara ces deux choses, et, ne se réservant que la connaissance des affaires où l’État était intéressé, il abandonna à d’autres juges les causes des particuliers, avec ordre néanmoins de régler leurs jugements sur les lois qu’il avait portées. » (Denys d’Halicarnasse, IV, xxv.)
  4. « Les consuls, comme les anciens rois, ont douze licteurs portant des haches et douze licteurs portant des verges. » (Appien, Guerres de Syrie, xv.)
  5. « Depuis ce temps-là, Tarquin l’Ancien porta, tout le reste de sa vie, une couronne d’or, une toge de pourpre brodée, un sceptre d’ivoire, et son trône était aussi d’ivoire ; lorsqu’il rendait la justice ou qu’il marchait par la ville, il