Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/23

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était nommé par le sénat pour exercer durant cinq jours l’autorité royale jusqu’à la désignation du successeur. Cette fonction se conserva, avec le même titre, sous la république consulaire, lorsque l’absence des consuls empêchait de tenir les comices.

Le sénat, composé des patriciens les plus riches et les plus illustres, au nombre de cent d’abord, de deux cents après la réunion avec les Sabins, de trois cents après l’admission des gentes minores sous Tarquin, était le conseil des anciens, s’occupant des intérêts de la ville, dans lesquels se concentraient alors tous les intérêts de l’État.

Les patriciens occupaient tous les emplois, supportaient seuls le poids de la guerre, et, par conséquent, avaient seuls le droit de voter dans les assemblées.

Les gentes étaient réparties dans trois tribus. Chacune, commandée par un tribun[1], devait, sous Romulus, fournir mille soldats (en effet, miles vient de mille) et cent cavaliers (celeres). La tribu se divisait en dix curies ; à la tête de chaque curie était un curion. Les trois tribus, fournissant trois mille fantassins et trois cents cavaliers, formèrent

    était précédé de douze licteurs qui portaient des haches entourées de verges. (Denys ne compte pas les douze autres licteurs ne portant que des verges.) Après que les rois eurent été chassés de Rome, les consuls annuels continuèrent à s’en servir, excepté de la couronne et de la robe à lisérés de pourpre. On leur ôta seulement ces deux insignes, parce qu’ils étaient odieux et désagréables au peuple. On ne les leur retrancha pas pourtant entièrement, puisqu’ils se servent des ornements d’or et des habits de pourpre brodés, lorsque, après quelque victoire, le sénat leur décerne les honneurs du triomphe. » (Denys d’Halicarnasse, III, lxii.)

  1. « Les soldats de Romulus, au nombre de trois mille, furent divisés en trois corps, appelés tribus. » (Dion-Cassius, Fragm. XIV, éd. Gros.) — Denys d’Halicarnasse, II, vii. — Plutarque, Romulus, xxv. — « Le nom de tribun des soldats vient de ce que les trois tribus des Ramnes, des Lucères et des Tities en envoyaient trois chacune à l’armée. » (Varron, De la Langue latine, V, § 81, p. 32, éd. O. Müller.)