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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/377

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englouties par la marée montante. Un seul homme se sauva, Publius Scævius, leur chef, qui, malgré ses blessures, parvint à gagner la terre ferme à la nage. Plus tard, César fit venir des navires de Cadix, passa dans l’île avec son armée et défit les Barbares. De là il se dirigea avec sa flotte vers Brigantium (aujourd’hui la Corogne), dont les habitants, effrayés à la vue des vaisseaux, qui leur étaient inconnus, se soumirent volontairement[1]. Toute la Lusitanie devint tributaire des Romains.

César reçut de ses soldats le titre d’imperator. Lorsque les nouvelles de ses succès parvinrent à Rome, le sénat décréta en son honneur un jour de fête, et lui accorda le droit de triompher à son retour[2]. L’expédition terminée, le vainqueur des Lusitaniens s’occupa de l’administration, et fit régner dans sa province la justice et la concorde. Il mérita la reconnaissance des Espagnols en supprimant le tribut établi par Metellus Pius pendant la guerre de Sertorius[3]. Il s’appliqua surtout à mettre un terme aux différends qui s’élevaient chaque jour entre les créanciers et les débiteurs, en ordonnant que ceux-ci consacreraient, tous les ans, les deux tiers de leurs revenus à l’amortissement de leurs dettes, ce qui, selon Plutarque, lui fit un grand

    hanc sunt duæ insulæ quæ vulgo dicuntur Berlinges, id est Baleares lingua corrupta, in una quarum est palatium admirabilis architecturæ et multa officinarum diversoria regi cuidam, ut aiunt, quondam gratissimum secretale hospicium. » (Crusesignati Anglici epistola de expugnatione Olisiponis, dans : Portugalliæ monumenta historica a sæculo octavo post Christum usque ad quintum decimum, jussu Academiæ scientiarum Olisiponensis edita. Volumen I, fasciculus iii, Olisipones, MDCCCLXI, p. 395.)

  1. Dion-Cassius, XXXVII, lii-liii. — « César battit, dès son arrivée, les Lusitaniens et les Gallaques (habitants de la Galice), et s’avança jusqu’à la mer extérieure, soumit ainsi aux Romains des peuples qui n’avaient point encore reconnu leur autorité, et revint de ce gouvernement chargé de gloire et de richesses, dont il donna une partie à ses soldats. » (Zonare, Annales, X, vi.)
  2. Appien, Guerres civiles, II, viii.
  3. César, Guerre d’Espagne, xlii.