Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

censeurs, en 311, le droit de dresser la liste du cens, l’assiette du revenu de l’État, et de veiller sur la morale publique ; par la création des préteurs, en 387, la juridiction souveraine en matière civile, sous le prétexte que la noblesse seule possédait la connaissance du droit des Quirites ; enfin, par la création des édiles curules, la présidence des jeux, la surintendance des bâtiments, la police et les approvisionnements de la ville, l’entretien des voies publiques et l’inspection des marchés.

L’intention de l’aristocratie avait été de limiter les concessions obligées ; mais, après l’adoption des lois liciniennes, il lui fut impossible d’empêcher en principe l’admission des plébéiens à toutes les magistratures. Dès 386 ils étaient parvenus à la charge importante de maitre des chevaliers (magister equitum), qui était pour ainsi dire le lieutenant du dictateur (magister populi)[1] ; en 387 l’accès aux fonctions religieuses leur avait été ouvert[2] ; en 345 ils obtinrent la questure ; en 398, la dictature elle-même ; en 403, la censure ; enfin, en 417, la préture.

En 391 le peuple s’arrogea le droit de nommer une partie des tribuns légionnaires, choisis jusqu’alors par les consuls[3].

En 415 la loi de Q. Publilius Philon enlevait au sénat la faculté de refuser l’auctoritas aux lois votées par les comices, et elle l’obligeait à déclarer par avance si la loi proposée

    trésor et au maniement des deniers publics, furent nommés par les consuls, les deux autres, chargés de l’administration de la caisse militaire, furent nommés par les tribus.

  1. « Le maître des chevaliers était ainsi appelé parce qu’il exerçait le pouvoir suprême sur les chevaliers et les accensi, comme le dictateur l’exerçait sur tout le peuple romain, d’où le nom de maître du peuple, qu’on lui donna aussi. » (Varron, De la Langue latine, V, 82, éd. Müller.)
  2. « Les duumvirs chargés des rites sacrés furent remplacés par des décemvirs, moitié plébéiens, moitié patriciens. » (Tite-Live, VI, xxxvii.)
  3. Tite-Live, VII, v.