Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/100

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sont les plus justes ; et si l’on préfère s’en rapporter au sénat, la Gaule doit être libre, puisque, après la victoire, le sénat a voulu qu’elle conservât ses lois. »

Pendant ce colloque, on avertit César que la cavalerie d’Arioviste s’approchait du tertre et lançait sur les Romains des pierres et des traits. César rompit aussitôt la conférence, se retira vers les siens et leur défendit de riposter, non par crainte d’un engagement avec sa légion d’élite, mais afin d’éviter, s’il venait à battre les ennemis, le soupçon d’avoir profité de leur bonne foi pour les surprendre dans une entrevue. Cependant l’arrogance d’Arioviste, la déloyale attaque de ses cavaliers, la rupture de la conférence, bientôt connues, excitèrent l’ardeur et l’impatience des troupes romaines.

Deux jours après, Arioviste fit proposer la reprise des pourparlers ou l’envoi d’un des lieutenants de César. Celui-ci refusa, d’autant plus que, la veille, les Germains étaient encore venus lancer des traits sur les Romains, et qu’ainsi son lieutenant n’aurait pas été à l’abri des injures des barbares. Il trouva plus prudent de députer Valerius Procillus, fils d’un Gaulois devenu citoyen romain, qui parlait la langue celtique, familière à Arioviste, et M. Mettius, lié avec le roi germain par les droits de l’hospitalité. À peine étaient-ils dans le camp d’Arioviste, que celui-ci les fit jeter dans les fers, en les traitant d’espions[1].


Manœuvres des deux armées.

VII. Le même jour, le roi germain leva son camp et vint l’établir au pied des Vosges (sub monte), à six mille pas de celui de César, entre Soultz et Feldkirch, non loin de la Lauch. (Voir planche 6.) Le lendemain il traversa la Thur, près de son confluent avec l’Ill, remonta la rive gauche de l’Ill et de la Doller, et, après avoir repoussé avec sa cava-

  1. Guerre des Gaules, I, xlvii.