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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/106

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de ses deux filles, l’une fut tuée et l’autre prise. César dit qu’en poursuivant lui-même l’ennemi avec ses cavaliers, il éprouva un plaisir égal à celui de la victoire lorsqu’il retrouva d’abord Procillus, chargé d’une triple chaîne, et qui avait vu trois fois les barbares consulter le sort pour savoir s’ils le brûleraient vif, ensuite M. Mettius, tous deux, comme on sait, envoyés par lui auprès d’Arioviste.

Le bruit de ce glorieux fait d’armes s’étant répandu au delà du Rhin, les Suèves venus sur ses bords retournèrent chez eux. Les Ubiens, habitant près du fleuve, poursuivirent leurs bandes frappées de terreur, et tuèrent un nombre considérable de fuyards.

César, ayant terminé deux grandes guerres en une seule campagne, mit son armée en quartiers d’hiver chez les Séquanes, un peu plus tôt que la saison ne l’exigeait, vers le milieu de septembre, et la laissa sous les ordres de Labienus. Il partit ensuite et alla tenir les assemblées dans la Gaule cisalpine[1].


Observations.

IX. Plusieurs choses sont à remarquer dans cette dernière guerre :

1° La résolution prise par César de s’emparer de Besançon et d’y prévenir Arioviste. On voit l’importance qu’il attache à cette place d’armes comme point d’appui et comme centre de ravitaillement ;

2° La facilité avec laquelle une légion tout entière se transforme en cavalerie ;

3° L’emploi judicieux que César fait de ses troupes légères (alarii), les réunissant en masse, afin que l’ennemi croie à un plus grand nombre de légions ;

4° Enfin, cette circonstance singulière que la troisième

  1. Guerre des Gaules, I, liii. — La guerre contre Arioviste devint le sujet d’un poëme de P. Terentius Varron Atacinus (De Bello Sequanico). (Priscien, X, p. 877, P.)