Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/124

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tôt rejetés de la colline qu’ils viennent de gravir. Ces deux légions, conduites sans doute par Labienus, les culbutent dans la Sambre, en tuent un grand nombre, traversent la rivière sur leurs pas, et les poursuivent en remontant les pentes de la rive droite. L’ennemi, voulant alors profiter de la position dominante, se reforme, recommence le combat ; mais les Romains le repoussent de nouveau, et, continuant leur marche victorieuse, s’emparent du camp gaulois. Au centre, les 8e et 11e légions, attaquées par les Véromanduens, les avaient refoulés sur les rives mêmes de la Sambre, jusqu’au pied des hauteurs, où le combat durait toujours.

Tandis qu’à la gauche et au centre la victoire se déclarait pour les Romains, à l’aile droite, les 7e et 12e légions étaient près de succomber sous les efforts de toute l’armée des Nerviens, composée de soixante mille hommes. Ces guerriers intrépides, conduits par leur chef, Boduognatus, s’étaient élancés dans la Sambre en face des escarpements de la rive gauche : ils les avaient audacieusement escaladés et s’étaient jetés, en ordre serré, sur les deux légions de l’aile droite. Ces légions se trouvèrent dans une position d’autant plus critique que les mouvements victorieux de la gauche et du centre, en dégarnissant presque entièrement cette partie du champ de bataille, les avaient laissées sans appui. Les Nerviens profitent de ces circonstances : les uns se portent vers le point culminant des hauteurs pour s’emparer du camp, les autres débordent les deux légions par leur aile droite (aperto latere).

Le hasard voulut qu’au même instant les cavaliers et les fantassins armés à la légère, qui avaient été repoussés à la première attaque, regagnassent le camp pêle-mêle ; se retrouvant, sans s’y attendre, en face de l’ennemi, ils se troublent et se mettent de nouveau à fuir dans une autre direction. Les valets de l’armée, qui, de la porte Décumane