Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/136

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galères[1], reçut le commandement de la flotte accrue des navires gaulois empruntés aux Pictons, aux Santons et aux autres peuples soumis. Ses instructions lui enjoignaient de faire voile le plus tôt possible pour le pays des Vénètes. Quant à César, il s’y rendit avec le reste de l’armée de terre.

Les huit légions de l’armée romaine furent donc ainsi réparties : au nord de la Loire, trois légions ; en Aquitaine, avec Crassus, une légion et deux cohortes ; une légion sans doute sur la flotte, et deux légions, plus huit cohortes, avec le général en chef, pour entreprendre la guerre des Vénètes[2].

On peut admettre que César partit des environs de Nantes et se dirigea sur la Roche-Bernard, où il passa la Vilaine. Parvenu dans le pays des Vénètes, il résolut de profiter du temps qui allait s’écouler jusqu’à l’arrivée de sa flotte pour s’emparer des principaux oppidums, lieux de refuge des habitants. La plupart de ces petites forteresses de la côte des Vénètes étaient situées à l’extrémité de langues de terre ou de promontoires ; à marée haute on ne pouvait y parvenir par la terre ferme, à marée basse les abords en étaient inaccessibles aux navires, qui restaient à sec sur les bas-fonds : double obstacle pour un siège.

Les Romains les attaquèrent de la manière suivante : ils construisirent, à marée basse, sur la terre ferme, deux digues parallèles servant en même temps de terrasses (aggere ac molibus) et se dirigeant vers la place. Durant le cours de la construction, l’espace compris entre ces deux digues continuait à être inondé à chaque haute mer ; mais dès qu’on était parvenu à les relier à l’oppidum, cet espace, où les eaux ne pouvaient plus pénétrer, restait définitive-

  1. Dion-Cassius, XXXIX, xl.
  2. Nous supposons dans cette énumération que la léion de Galba, cantonnée l’hiver précédent chez les Allobroges, avait rejoint l’armée.