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autres engloutis dans le fleuve[1]. Cette victoire, qui ne coûta pas un seul homme aux Romains, les délivra d’une guerre formidable. César rendit la liberté aux chefs qu’il avait retenus ; mais ceux-ci, redoutant la vengeance des Gaulois, dont ils avaient ravagé les terres, préférèrent rester auprès de lui[2].


Premier passage du Rhin.

III. Après un succès si éclatant, César, pour en assurer les résultats, crut qu’il lui importait de franchir le Rhin et d’aller trouver les Germains chez eux. À cet effet il devait choisir le point de passage là où, sur la rive droite, habitait un peuple ami, les Ubiens. L’étude de cette campagne et des suivantes nous porte à croire que ce fut à Bonn[3]. Du

  1. L’étude des lits abandonnés du Rhin porte à croire que le confluent du Waal et de la Meuse, qui de nos jours est près de Gorcum, se trouvait alors beaucoup plus à l’est, vers le fort Saint-André. César ne se serait donc pas trompé en comptant 80 milles depuis la jonction du Waal et de la Meuse jusqu’à l’embouchure de ce dernier fleuve.
  2. Guerre des Gaules, IV, xiv, xv.
  3. Les raisons suivantes nous ont fait adopter Bonn comme le point où César a franchi le Rhin.

    Les Commentaires nous apprennent qu’en 699 il déboucha dans le pays des Ubiens et que, deux ans après, ce fut un peu au-dessus (paulum supra) du premier pont qu’il en établit un autre, lequel joignait les territoires des Trévires et des Ubiens. Or tout porte à croire que, dans le premier passage comme dans le second, le pont fut jeté entre les frontières des mêmes peuples ; car nous ne pouvons admettre avec quelques auteurs que les mots paulum supra s’appliquent à une distance de plusieurs lieues. Quant à ceux qui supposent que le passage s’est effectué à Andernach, parce que, changeant avec Florus la Meuse (Mosa) en Moselle, ils placent le lieu de la défaite des Germains au confluent de la Moselle et du Rhin, nous avons donné les raisons qui repoussent cette opinion. Nous avons cherché à prouver, en effet, que la bataille contre les Usipètes et les Tenctères a eu pour théâtre le confluent de la Meuse et du Rhin, et, puisqu’en traversant ce dernier fleuve César a passé du pays des Trévires dans celui des Ubiens, il faut reconnaître qu’après sa victoire il a dû nécessairement remonter la vallée du Rhin pour se rendre du territoire des Ménapiens chez les Trévires jusqu’à la hauteur du territoire des Ubiens, établis sur la rive droite.

    Cela posé, il reste à déterminer, dans les limites assignées à ces deux der-