Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/180

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Valentinien[1], Constantius Chlorus[2], et enfin, en 893, les Danois[3]. Ce port était donc connu et fréquenté peu de temps après César, et continua à l’être les siècles suivants, tandis que Wissant et Calais ne sont signalés par les historiens que trois ou quatre cents ans plus tard ; enfin à Boulogne on trouve beaucoup d’antiquités romaines ; à Calais et à Wissant il n’en existe pas. Le camp de César dont parlent certains auteurs comme situé près de Wissant, n’est qu’une petite redoute moderne, incapable de contenir plus de deux cents hommes.

À cette première présomption en faveur de Boulogne vient s’en ajouter une autre : les anciens auteurs ne parlent que d’un seul port sur la côte gauloise la plus rapprochée de l’île de Bretagne ; dès lors, très-vraisemblablement, ils donnent au même lieu des noms différents, et parmi ces noms figure celui de Gesoriacum. Florus[4] nomme le lieu où s’embarqua César port des Morins ; Strabon[5] dit que ce port s’appelait Itius ; Pomponius Mela, qui vivait moins d’un siècle après César, cite Gesoriacum comme le port des Morins le plus connu[6] ; Pline s’exprime en termes analogues[7].

Montrons maintenant que le port de Boulogne répond aux données des Commentaires.

1° César, à sa première expédition, se rendit dans le pays des Morins, d’où le trajet de la Gaule en Bretagne est le plus

  1. Ammien Marcellin, XX, vii, viii.
  2. Eumène, Panégyrique de Constantin César, xiv.
  3. Chronique anglo-saxonne citée par M. Lewin.
  4. « Qui tertia vigilia Morino solvisset a portu. » (Florus, III, x.)
  5. Strabon, IV, v, p. 166.
  6. « Ultimos Gallicarum gentium Morinos, nec portu quem Gesoriacum vocant quicquam notius habet. » (Pomponius Mela, III, ii). — «  Μορινῶν Γησοριακὸν ἐπίνειον. » (Ptolémée, II, ix, 3).
  7. « Hæc [Britannia] abest a Gesoriaco Morinorum gentis litore proximo trajectu quinquaginta M. » (Pline, Histoire naturelle, IV, xxx.)