Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/227

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vallée pour y combattre des troupes si nombreuses ; d’ailleurs, une fois Cicéron délivré, il n’avait plus besoin de presser sa marche ; il s’arrêta donc, et choisit une bonne position pour s’y retrancher : le mont Sainte-Aldegonde. Quoique son camp, contenant 7 000 hommes à peine, sans bagages, eût nécessairement peu d’étendue, il le resserra le plus possible, en donnant moins de largeur aux rues, afin de tromper l’ennemi sur ses forces réelles. En même temps il envoya des éclaireurs reconnaître quel était le meilleur endroit pour traverser la vallée.

Cette journée se passa en escarmouches de cavalerie sur les bords du ruisseau, mais chacun garda ses positions : les Gaulois, parce qu’ils attendaient des renforts ; César, parce qu’il comptait sur sa crainte simulée pour attirer les ennemis hors de leur position, et les forcer de combattre en deçà de la Haine, en avant de son camp. S’il ne pouvait pas y réussir, il se donnait le temps de faire reconnaître assez les chemins pour traverser le ruisseau et la vallée avec moins de danger. Le lendemain, dès le point du jour, la cavalerie ennemie s’approcha des retranchements et vint attaquer celle des Romains. César ordonna aux siens de céder et de rentrer dans le camp ; en même temps il fit augmenter la hauteur du rempart, boucher les portes avec de simples mottes de gazon, et recommanda d’exécuter ses instructions en se précipitant en tumulte avec tous les signes de l’effroi.

Les Gaulois, attirés par cette feinte, passèrent le ruisseau et se rangèrent en bataille dans un lieu désavantageux. Voyant que les Romains avaient abandonné le vallum, ils s’en approchèrent de plus près, y lancèrent des traits de toutes parts, et firent proclamer par des hérauts, autour

    sans doute établi, on commande la vallée de la Sambre et on découvre au loin, vers l’ouest, le pays par lequel César arrivait. Enfin la vallée de la Haine et le mont Sainte-Aldegonde, au-dessus du village de Carnières, répondent parfaitement au récit du combat où furent défaits les Gaulois.