Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/263

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brûlé, le butin abandonné aux soldats. Ensuite l’armée passa la Loire, arriva sur le territoire des Bituriges et continua sa marche.

La ville de Noviodunum (Sancerre), appartenant à ce dernier peuple, était sur la route de César ; il entreprit de

    très-difficile d’assigner un emplacement convenable aux oppidums de Vellaunodunum et de Noviodunum.

    Vellaunodunum. L’emplacement du territoire des Boïens déterminé, ainsi que celui de Genabum, il s’agit de trouver, sur la route que suivit César de Sens à Gorgobina, les points intermédiaires de Vellaunodunum et de Noviodunum.

    Sur la ligne directe de Sens à Gien, à 40 kilomètres de Sens, se rencontre la petite ville de Triguères. La colline qui la domine au nord convient à la position d’un ancien oppidum : on y a trouvé des restes de murailles, de fossés et de parapets. On a de plus découvert, en 1856, à 500 mètres au nord-ouest de Triguères, les ruines d’un grand théâtre semi-elliptique, pouvant contenir de 5 000 à 6 000 spectateurs. Dans une autre direction on a signalé les ruines d’un monument druidique ; enfin tout porte à croire qu’il existait a Triguères, à l’époque gallo-romaine, un centre important qu’avait précédé un établissement gaulois antérieur à la conquête. Un chemin pierré, reconnu par quelques-uns comme une voie gauloise ou celtique, accepté par tous les archéologues pour une voie romaine, va directement de Sens à Triguères par Courtenay, et longe le côté oriental de l’oppidum. Une autre voie antique mène également de Triguères à Gien. Nous n’hésitons pas, d’après ce qui précède, à placer Vellaunodunum à Triguères.

    On objectera que la distance de Sens à cette petite ville (40 kil.) est trop faible pour que l’armée romaine, sans bagages, ait mis trois jours à la franchir ; mais César ne dit pas qu’il employa trois jours à se rendre d’Agedincum à Vellaunodunum : il nous apprend simplement que, laissant tous ses bagages à Agedincum, il s’achemina vers le pays des Boïens, et que le surlendemain il arriva à Vellaunodunum. Rien n’oblige donc à supposer qu’avant de se mettre en mouvement l’armée romaine fût concentrée ou campée à Agedincum même. Les personnes étrangères à l’art militaire sont disposées à croire qu’une armée vit et marche toujours agglomérée sur un point.

    César, tout en opérant la concentration de ses troupes avant d’entrer en campagne, ne les tint pas massées aux portes de Sens, mais il les échelonna probablement dans les environs de cette ville, le long de l’Yonne. Lorsque ensuite il se décida à marcher au secours des Boïens, on doit supposer que le premier jour fût employé à concentrer toute l’armée à Sens même, à y laisser les bagages, peut-être aussi à passer l’Yonne, opération longue pour plus de 60 000 hommes. Ce premier jour écoulé, l’armée continua sa route le lende-