Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/264

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l’assiéger. Déjà les habitants s’empressaient de faire leur soumission, et une partie des otages avait été livrée, lorsque parut au loin la cavalerie de Vercingetorix, qui, prévenu de l’approche des Romains, avait levé le siège de Gorgobina et marché à leur rencontre. À cette vue, les assiégés de Noviodunum reprennent courage, saisissent leurs armes, ferment les portes et bordent la muraille. La cavalerie

    main, et arriva à Triguères le surlendemain, ayant fait deux étapes de 20 kilomètres chacune. On voit donc que la distance qui sépare Sens de Triguères ne peut pas empêcher d’identifier cette dernière localité à Vellaunodunum. Triguères est à 44 kilomètres de Gien, distance qui séparait Vellaunodunum de Genabum, et qui pouvait être parcourue en deux jours.

    Noviodunum. Pour trouver l’emplacement de Noviodunum, il faut chercher la position qui s’accorde le plus avec les Commentaires dans le triangle formé par les trois points connus. Gien, le Bec-d’Allier et Bourges. Puisque, d’après le texte, Vercingetorix ne leva le siège de la ville des Boïens que lorsqu’il eut appris l’arrivée de César sur la rive gauche de la Loire, et que les deux armées ennemies, marchant l’une contre l’autre, se rencontrèrent à Noviodunum, il s’ensuit que cette dernière ville doit être à peu près à moitié chemin entre le lieu du passage de la Loire et la ville des Boïens ; d’un autre côté, César ayant mis plusieurs jours à se rendre de Noviodunum à Bourges, il a dû y avoir entre ces deux dernières villes une distance assez considérable. De plus, pour que les habitants de Noviodunum aient pu apercevoir de loin, du haut de leurs murailles, la cavalerie de Vercingetorix, il faut nécessairement que leur ville ait été située sur une hauteur. Enfin, le combat de cavalerie livré à une petite distance de la ville prouve que le terrain était assez plat pour permettre cet engagement.

    C’est donc parce que certains points indiqués jusqu’à présent ne répondent pas aux conditions exigées par le texte, que nous n’avons pas admis comme étant Noviodunum les villes de Nouan-le-Fuselier, Pierrefitte-sur-Saudre, Nohant-en-Goût, Neuvy-en-Sullias et Neuvy-sur-Barangeon. En effet, les unes sont trop loin du Bec-d’Allier, les autres trop prés de Bourges, et la plupart en plaine.

    Sancerre, au contraire, répond à toutes les indications du texte. Elle est située sur une colline élevée de 115 mètres au-dessus de la vallée qu’arrose la Loire. Entourée de tous les côtés par des ravins profonds, elle n’est abordable que par un seul point, situé à l’est, où venait aboutir l’ancienne voie romaine de Bourges, appelée encore aujourd’hui le Gros-Chemin. L’abbé Lebœuf, dès 1727, l’avait déjà désignée comme l’ancien Noviodunum. C’est près de Saint-Satur, au pied même de la montagne de Sancerre, qu’existait une ville gallo-