Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/338

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et logea ses soldats, partie dans les cabanes restées intactes, partie dans les tentes, sous des appentis couverts de chaume. La cavalerie et l’infanterie auxiliaire furent envoyées à la poursuite des Carnutes, qui, traqués de toutes parts et sans asile, se réfugièrent dans les pays limitrophes[1].


Campagne contre les Bellovaques.

II. César, après avoir dissipé des rassemblements et étouffé les germes d’une insurrection, pensa que l’été n’amènerait aucune guerre sérieuse. Il laissa donc à Genabum les deux légions qu’il avait avec lui et en donna le commandement à C. Trebonius. Cependant plusieurs avis des Rèmes l’informèrent que les Bellovaques et les peuples voisins, ayant à leur tête Correus et Commius, réunissaient des troupes pour faire irruption sur le territoire des Suessions, placés, dès la campagne de 697, sous la dépendance des Rèmes.

Il crut alors de son intérêt comme de sa dignité de protéger des alliés qui avaient bien mérité de la République. Il retira de nouveau la 11e légion de ses quartiers d’hiver, ordonna par écrit à C. Fabius, campé chez les Rèmes, d’amener chez les Suessions les deux légions qu’il commandait, et demanda à Labienus, qui était à Besançon, une des siennes. Ainsi, sans prendre lui-même aucun repos, il répartissait les fatigues entre les légions, autant que le permettaient la situation des quartiers d’hiver et les nécessités de la guerre.

Ce corps d’armée réuni, il marcha contre les Bellovaques, établit son camp sur leur territoire et envoya de tous côtés de la cavalerie, afin de faire quelques prisonniers et de connaître par eux les projets de l’ennemi. Les cavaliers rapportèrent que l’émigration était générale, et que le petit nombre d’habitants qu’on rencontrait étaient restés chez eux, non

  1. Guerre des Gaules, VIII, v.