Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/339

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pour se livrer à l’agriculture, mais pour espionner les Romains. César, en interrogeant les prisonniers, apprit que tous les Bellovaques en état de combattre s’étaient rassemblés sur un point, et qu’à eux s’étaient joints les Ambiens, les Aulerques[1], les Calètes, les Véliocasses, les Atrébates. Leur camp se trouvait dans une forêt, sur une hauteur entourée de marais (le mont Saint-Marc, dans la forêt de Compiègne) (Voir planche 29) ; leurs bagages avaient été mis en sûreté dans des bois plus éloignés. Plusieurs chefs se partageaient le commandement ; mais la plupart des Gaulois obéissaient à Correus, à cause de sa haine bien connue contre les Romains. Depuis quelques jours, Commius était allé chercher du secours chez ces nombreux Germains qui demeuraient dans les pays limitrophes (probablement ceux des bords de la Meuse). Les Bellovaques prirent le parti, d’un commun accord, de livrer bataille à César, si, comme le bruit en courait, il se présentait avec trois légions seulement, car ils ne voulaient pas risquer d’avoir plus tard sur les bras toute son armée. Si, au contraire, les Romains marchaient avec des forces plus considérables, ils comptaient garder leur position, et se borner, par des embuscades, à intercepter les vivres et les fourrages, très-rares dans cette saison.

Ce plan, confirmé par plusieurs rapports, parut à César plein de prudence et bien opposé à la témérité ordinaire des barbares. Il mit donc, pour les attirer au combat, tous ses soins à dissimuler le nombre de ses troupes ; il avait avec lui les 7e, 8e et 9e légions, composées de vieux soldats d’un courage éprouvé, et la 11e, qui, formée de jeunes gens d’élite comptant huit campagnes, méritait sa confiance, quoiqu’elle ne pût être comparée aux autres pour la bravoure et l’expérience de la guerre. Afin de tromper les ennemis en ne leur

  1. Sous-entendre Éburovices.