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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/365

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tiers d’hiver, et, repassant de nouveau les Alpes, arrive, deux mois après, au confluent du Rhône et de la Saône, sur les hauteurs de Sathonay. Il apprend que les Helvètes sont occupés depuis vingt jours à traverser la Saône entre Trévoux et Villefranche, mais qu’une partie d’entre eux se trouve encore sur la rive gauche : il saisit l’occasion, tombe sur ces derniers, les défait, et diminue ainsi d’un quart le nombre de ses adversaires ; puis, franchissant la Saône, il suit pendant quinze jours le gros de l’immigration helvète, qui s’avançait vers les sources de la Bourbince. Les vivres venant à lui manquer, il se détourne de sa route et se dirige vers Bibracte (le mont Beuvray), citadelle et ville principale des Bourguignons. Cette marche sur sa droite fait croire aux Helvètes qu’il redoute de se mesurer avec eux ; ils reviennent alors sur leurs pas et l’attaquent à l’improviste ; une grande bataille s’engage, et, avec ses quatre vieilles légions seulement, César remporte la victoire. L’immigration, déjà considérablement réduite par la bataille de la Saône, ne compte plus que 130 000 individus, qui battent en retraite vers le pays de Langres. Le général romain ne les poursuit pas : il passe trois jours à ensevelir les morts et à soigner les blessés. Mais son ascendant est si considérable, que, pour priver de vivres les débris de l’armée vaincue, il lui suffit d’un ordre aux peuples dont ils traversent le territoire. Dépourvus de toutes ressources, les fuyards suspendent leur marche et font leur soumission. Il s’empresse de les rejoindre vers Tonnerre. Arrivé au milieu d’eux, il s’inspire des conseils d’une politique généreuse, et gagne par ses bons procédés ceux qu’il a subjugués par ses armes.

Il y avait dans l’agglomération helvète un peuple renommé par sa valeur, les Boïens ; César permet aux Bourguignons de les recevoir au nombre de leurs concitoyens et de leur donner des terres au confluent de l’Allier et de la Loire.