Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/436

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bientôt à l’obéissance. Pendant ce temps, Labienus remportait, aux bords de l’Ourthe, sur les habitants du pays de Trèves, une grande victoire. Au bruit de cette défaite, les Germains, qui avaient déjà passé le Rhin, retournèrent chez eux. César rejoignit Labienus sur le territoire de Trèves, et, décidé à châtier les Suèves, il passa une seconde fois le Rhin, près de Bonn, un peu au-dessus de l’endroit où il avait construit un pont deux ans auparavant. Après avoir forcé les Suèves à se réfugier dans l’intérieur des terres, il revint dans la Gaule, fit couper une partie du pont et laissa une forte garnison sur la rive gauche.


Poursuite d’Ambiorix.

II. Ayant ainsi rendu toute retraite impossible à Ambiorix, il s’avança avec son armée vers le pays liégeois par Zulpich et Eupen, à travers la forêt des Ardennes. Parvenu sur la Meuse, il distribua ses troupes en trois corps, et envoya tous les bagages avec la 14e légion, sous les ordres de Cicéron, dans le fort de Tongres, où avait eu lieu la catastrophe de Sabinus. De ces trois corps, le premier fut dirigé vers le nord, près des frontières méridionales du Brabant ; le second vers l’ouest, entre la Meuse et la Demer ; le troisième marcha vers l’Escaut, commandé par César, dont l’intention était de gagner l’extrémité de la forêt des Ardennes entre Bruxelles et Anvers, où l’on disait qu’Ambiorix s’était réfugié. En partant de Tongres, il annonça qu’il serait de retour dans sept jours. Mais, ne voulant pas hasarder ses troupes dans des terrains difficiles, contre des hommes qui, dispersés, faisaient une guerre de partisans, il invita par des messagers les peuples voisins à venir ravager le pays liégeois, et, à son appel, tous accoururent pour se livrer au pillage. Parmi eux 2 000 cavaliers sicambres, attirés d’au delà du Rhin, conçoivent l’idée de tomber sur le camp de Cicéron pour s’emparer des richesses qu’il contenait. Ils arrivent au moment où une partie de la garnison