Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/453

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tateur, dont le sénat cherchait à remettre le souvenir en honneur[1].

Dès que Pompée eut réuni une force militaire assez imposante, les deux neveux de Clodius, nommés tous deux Appius, demandèrent l’arrestation des esclaves de Milon et de ceux de Fausta, sa femme. Mais le premier soin de Milon, une fois son ennemi mort, avait été d’affranchir ses esclaves, pour les récompenser de l’avoir défendu, et, une fois affranchis, ils ne pouvaient plus déposer contre leur patron.

Un mois environ après la mort de Clodius, Q. Metellus Scipion rappela l’affaire devant le sénat, et accusa Milon de mensonge dans les explications qu’il avait données. Il réunit habilement toutes les circonstances qui le signalaient comme l’agresseur : d’un côté, son escorte beaucoup plus nombreuse, les trois blessures de Clodius, les onze esclaves de ce dernier tués ; de l’autre, certains faits criminels qui se rattachaient à l’événement : un cabaretier égorgé, deux messagers massacrés, un esclave haché en morceaux pour n’avoir pas voulu livrer un fils de Clodius ; enfin la somme de mille as offerte par l’inculpé à quiconque voudrait le défendre. Alors Milon chercha à apaiser Pompée, en lui proposant de se désister de sa candidature au consulat. Pompée répondit qu’au peuple romain seul appartenait le droit de décider. Milon demeurait accusé non-seulement de meurtre, mais de brigue électorale et d’attentat contre la République. Il ne pouvait être jugé avant la nomination préalable du préteur urbain et avant la convocation des comices.


Pompée seul consul.

III. Cette fois la peur du désordre fit taire les oppositions, et tous les regards se tournèrent vers Pompée ; mais quel

  1. Dion-Cassius, XL, l.