pour l’interrogatoire des témoins, un jour pour les débats contradictoires. L’accusateur avait deux heures pour parler, l’accusé trois pour se défendre[1].
M. Cœlius, tribun du peuple, protesta contre ces lois, alléguant qu’elles violaient les formes tutélaires de la justice et qu’elles n’étaient imaginées que pour accabler Milon. Pompée répondit d’un ton menaçant : « Qu’on ne m’oblige pas à défendre la République par les armes ! » Il prenait d’ailleurs toutes les mesures pour sa sûreté personnelle et se gardait militairement, comme s’il redoutait quelque attentat de la part de Milon.
IV. Pompée voulut encore qu’on choisit parmi les consulaires un questeur pour présider à l’instruction du procès. On tint les comices, et L. Domitius Ahenobarbus fut nommé. Milon obtint de faire juger d’abord l’accusation de meurtre et ajourner celle de brigue.
Les accusateurs étaient l’aîné des Appius (neveu de Clodius), M. Antonius et P. Valerius Nepos. Cicéron, assisté de M. Claudius Marcellus, devait défendre l’accusé. Tout avait été mis en œuvre pour intimider Cicéron. Pompeius Rufus, C. Sallustius[2] et T. Munatius Plancus avaient cherché à exciter le peuple contre lui et à le rendre suspect à Pompée. Bien qu’il résistât aux menaces de ses adversaires, son courage était ébranlé.
Le procès commença la veille des nones d’avril, et dès le premier jour une vive agitation fit interrompre les débats. Le lendemain, l’interrogatoire des témoins eut lieu sous la protection d’une force militaire imposante. La plupart des témoignages furent accablants pour l’accusé et prouvèrent