Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/469

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par celle des Germains à la solde de César, et Vercingetorix se réfugie en toute hâte à Alesia, sans que son infanterie ait opposé la moindre résistance.

La croyance des Gaulois est que la Gaule ne peut être défendue que dans les forteresses, et l’exemple de Gergovia les anime d’un généreux espoir ; mais César ne tentera plus d’imprudents assauts. 80 000 hommes d’infanterie s’enferment dans les murs d’Alesia, et la cavalerie est envoyée dans la Gaule entière pour appeler aux armes, et amener au secours de la ville investie les contingents de tous les États. Environ quarante ou cinquante jours après le blocus de la place, 250 000 hommes, dont 8 000 de cavalerie, apparaissent sur les coteaux qui limitent à l’ouest la plaine des Laumes. Les assiégés tressaillent d’allégresse. Comment les Romains pourront-ils soutenir la double attaque du dedans et du dehors ? César a obvié à tous les périls par l’art de la fortification qu’il a perfectionné. Une ligne de contrevallation contre la place, une autre de circonvallation contre l’armée de secours, sont rendues presque imprenables au moyen d’ouvrages adaptés au terrain, et où la science a accumulé tous les obstacles en usage dans la guerre de siège. Ces deux lignes concentriques sont très-rapprochées l’une de l’autre, afin de faciliter la défense. Les troupes ne sont pas disséminées sur le pourtour si étendu des retranchements, mais réparties dans vingt-trois redoutes et huit camps, d’où elles peuvent se porter, suivant les circonstances, aux endroits menacés. Les redoutes sont des postes avancés. Les camps d’infanterie, placés sur les hauteurs, forment autant de réserves. Les camps de cavalerie sont établis au bord des ruisseaux.

Dans la plaine surtout, où les attaques peuvent être plus dangereuses, on a ajouté aux fossés, aux remparts et aux tours ordinaires, des abatis, des trous de loup, des espèces de chausse-trapes, moyens employés encore dans la forti-