Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/487

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de 704, à passer dans la Gaule[1]. Dion-Cassius dit également que le pouvoir de César devait finir avec l’année 704[2]. Suivant Appien, le consul Claudius Marcellus proposait, au commencement de 704, de nommer un successeur à César, dont les pouvoirs allaient expirer[3]. D’autre part, Cicéron rapporte dans une de ses lettres que Pompée semblait d’accord avec le sénat pour exiger le retour du proconsul aux ides de novembre de 704. À la fin de cette même année, le grand orateur émet dans les termes suivants son opinion personnelle au sujet de la prétention élevée par César d’être dispensé de venir à Rome briguer le consulat : « Eh quoi ! faut-il donc tenir compte d’un homme qui gardera son armée après le jour fixé par la loi[4]? » Quelque temps après, apostrophant César dans une lettre à Atticus[5], il s’écrie : « Vous avez gardé pendant dix ans une province que vous vous êtes fait continuer non par la souveraine volonté du sénat, mais par vos intrigues et vos violences ; vous avez dépassé le terme fixé par votre ambition et non par la loi… Vous retenez votre armée plus longtemps que le peuple ne l’a ordonné et que le peuple ne le veut. » D’un autre côté, une phrase de Suétone dit d’une manière très-formelle que César entendait se porter candidat en 705 pour exercer le consulat en 706, lorsqu’il aurait achevé le temps de son proconsulat[6]. Enfin le sénat regarde si bien le commencement de l’année 705 comme le terme obligé du commandement de César, que, dès le mois de janvier, il le

  1. Guerre des Gaules, VIII, xxxix.
  2. Dion-Cassius, XL, lix.
  3. Appien, Guerres civiles, II, iv.
  4. « Quid ergo ? exercitum retinentis, quum legis dies transierit, rationem haberi placet ? Mihi vero ne absentis quidem. » (Lettres à Atticus, VII, vii.)
  5. Cicéron, Lettres à Atticus, VII, ix.
  6. « Absenti sibi, quandocumque imperii tempus expleri cœpisset. » (Suétone, César, xxvi. — Cicéron, Lettres familières, VIII, ix.)