Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/85

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que la marche de César, dans la campagne suivante, ne peut s’expliquer qu’en le faisant partir de cette région. Nous admettons donc que César reçut la soumission des Helvètes sur l’Armançon, vers Tonnerre ; et c’est là que nous le supposerons campé pendant les événements dont le récit va suivre.


Observations.

VIII. Les forces des deux armées opposées étaient, à la bataille de Bibracte, à peu près égales ; César avait six légions : la 10e, qu’il avait trouvée dans la Province romaine, les trois vieilles légions (7e, 8e et 9e) qu’il avait fait venir d’Aquilée, et les deux nouvelles (11e et 12e) levées dans la Cisalpine. L’effectif de chacune d’elles devait s’approcher du chiffre normal de 6 000 hommes, car la campagne commençait, et leurs rangs avaient dû se grossir par l’adjonction des vétérans et des volontaires dont nous avons parlé dans le Ier volume (page 403). Le nombre des légionnaires était donc de 36 000. En ajoutant 4 000 hommes de cavalerie, levés dans la Province romaine et chez les Éduens, et probablement 20 000 auxiliaires[1], on aura un total de 60 000 combattants, non compris les hommes servant les machines, conduisant les bagages, les valets d’armée, etc. Les Helvètes, de leur côté, ne comptaient que 69 000 combattants, puisque sur 92 000 ils en avaient perdu un quart près de la Saône.

Dans cette bataille, on doit le remarquer, César n’employa pas les deux légions de nouvelle levée, qui restèrent à la garde du camp, pour assurer la retraite en cas de malheur ; l’année suivante, il assigna le même rôle aux plus jeunes troupes. La cavalerie ne poursuivit pas les ennemis dans leur déroute, sans doute parce que la nature montagneuse des lieux rendit son action impossible.

  1. César poursuivit les Helvètes, prenant pour auxiliaires environ 20 000 montagnards gaulois (Appien, De rebus gallicis, IV, xv, éd. Schweigh.)