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CHAPITRE QUATRIÈME.

CAMPAGNE CONTRE ARIOVISTE.

AN DE ROME 696.

(Livre I des Commentaires.)

Emplacement des Suèves et des autres peuplades germaines.

I. La guerre des Helvètes terminée, les chefs de presque toute la Gaule celtique vinrent féliciter et remercier César d’avoir à la fois vengé d’anciennes injures et délivré leur pays d’un immense danger ; ils exprimèrent le désir de lui soumettre certaines affaires, et, afin de pouvoir se concerter préalablement, sollicitèrent la permission de convoquer une assemblée générale. César y consentit.

Les délibérations closes, ils revinrent, en secret et en larmes, solliciter son appui contre les Germains et leur roi Arioviste. Ces peuples étaient séparés des Gaulois par le Rhin, depuis son embouchure jusqu’au lac de Constance. Parmi eux, les Suèves occupaient le premier rang. Ils étaient de beaucoup les plus puissants et les plus belliqueux. On les disait divisés en cent cantons, dont chacun fournissait, tous les ans, mille hommes pour la guerre et mille hommes pour l’agriculture, se remplaçant alternativement : les laboureurs nourrissaient les soldats. Aucune limite, chez les Suèves, ne séparait la propriété des champs, qui restait commune, et personne ne pouvait prolonger son séjour sur les mêmes terres au delà d’une année. Ils ne vivaient guère d’ailleurs des produits du sol : ils consommaient peu de blé, ne buvaient pas de vin ; le laitage et la viande étaient leur alimentation habituelle. Lorsqu’ils en manquaient, ils