Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/250

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traita d’abord Joséphine de putain, chose affirma-t-il qui ne l’étonnait guère attendu qu’elle était la fille de sa mère, puis sous prétexte de prendre conseil, se dirigea vers l’auberge où il fit venir une première chopine suivie de plusieurs autres.

Et tout en buvant, il mâchait entre ses dents des « chameaux par-ci, cochons par-là, vaches, grues, truies, etc. », quand l’aubergiste, que la chose intéressait en ce sens qu’il détestait le Pape, s’immisça dans ses monologues.

En homme à qui les bons conseils ne coûtent rien, il lui représenta donc charitablement qu’il aurait grand tort de ne pas profiter de l’occasion qui lui était offerte pour faire marcher un salaud de richard qui jetait sans scrupules le déshonneur et la misère dans les familles pauvres, mais honorables.

— Du moment, n’est-ce pas, ajouta-t-il, que la recherche de la paternité est autorisée dans ce cas-là, attendu que ta fille notoirement a vécu avec lui comme concubine.

— Hein, de quoi ? s’écria le Carcan, ahuri par ce déballage de mots inconnus.

— Je te dis que la recherche de la paternité est autorisée.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

Avec force arguments et exemples convaincants, l’autre s’ingénia à lui faire entendre qu’une loi ré-