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UN POINT D’HISTOIRE


— Connaissez-vous Turinaz ? me demanda un jour de l’automne dernier et à brûle-pourpoint le père Milot, le cordonnier de Longeverne, tandis que je fumais une pipe près de sa banchette en le regardant tirer le ligneul.

— Turinaz, fis-je, interloqué légèrement et interrogeant à mon tour : ce n’est pas un homme du pays ?

— Mais non ! reprit mon interlocuteur : Turinaz, vous savez bien ! le Turinaz des journaux.

— Ah ! m’exclamai-je, subitement éclairé : le curé, l’évêque, l’archevêque de… de… voyons, attendez donc que je me rappelle.

— Oui ! quelque chose dans ce genre-là ! Vous ne savez donc pas ce qu’il a fait ?

— Ma foi, pour vous dire au juste… Mais il a dû avoir des histoires avec le gouvernement au moment de la séparation ou des inventaires.

— Peut-être bien !

— Ah ça ! père Milot, repris-je, est-ce que vous vous occuperiez de politique à l’heure actuelle ?