gris… qu’ils soient blonds ou bruns… et ce brave Prosper ne s’en rendra compte que lorsque nous le voudrons… en ouvrant le compteur électrique…
— Eh bien ! Vous en avez du toupet !… Mais ça ne va pas se passer ainsi. Je vais appeler au secours…
— Si tu veux… personne ne t’entendra…
— Nous vous laissons, dit Robert.
« Viens, Fernande. Ne gênons pas les amoureux…
Robert et son amie se retirèrent.
— Moi, dit le premier, je vais aller prendre la place d’Albert comme dispensateur de la lumière…
« Quant à toi remonte là-haut, continuer ta faction…
Juliette voulut faire une scène à son amant.
— C’est dégoûtant, Albert, ce que tu fais là… Tout est fini entre nous…
— Voyons, ma petite Iette, ne prends pas ton grand air… Profitons plutôt de ce moment.
« Et puisque Prosper a ce qu’il lui faut…
— Tu es un misérable !… Ne m’approche pas !
Mais Albert n’était nullement intimidé par l’attitude de sa maîtresse.
Il riait, le lâche !
Il s’assit tranquillement sur un moelleux divan qui se trouvait à sa portée, et dit, indiquant une place à côté de lui :
— Viens donc t’asseoir là. Nous serons beaucoup mieux pour causer.
« J’ai eu pitié de toi, continua Albert, je n’ai pas voulu que ton sacrifice fût consommé jusqu’au bout.
« Et j’ai juré que tu ne serais jamais à cet individu…
« Non seulement je l’ai juré, mais Léontine l’a juré aussi…
— Qui est-ce cela, Léontine ?
— C’est l’amie du directeur. Tu penses bien qu’elle est aussi intéressée que moi à ce que ton mari… ne soit pas ton mari…
— C’est un guet-apens !
— Oh ! oh ! Comme tu y vas, ma mignonne !
— D’abord, je ne suis plus rien pour toi, je te défends de m’appeler ta mignonne…
— Alors, je t’appellerai ma jolie poupée, comme autrefois…
— Tu m’agaces !
— Je ne t’agacerai pas toujours.
« Voilà. Je te propose un marché. Si tu es gentille, je ne dirai rien à M. Prosper Benoît… Si tu ne l’es pas, il saura tout. C’est Léontine qui le mettra au courant.
— Elle joue un beau rôle, cette Léontine !
— Dame, tu veux lui prendre son amant, elle se défend.