Page:Louis d Elmont Hallucinations amoureuses 1924.djvu/7

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son en courant, faisant des gestes de menaces au directeur absent.

ii

Albert va chercher du renfort.


Le peintre se rendit immédiatement chez son ami Robert Verand, autre artiste, camarade d’atelier, de plaisirs et aussi de vache enragée… lorsqu’il y avait lieu.

Devant l’évènement qui compliquait soudain son existence Albert avait tout de suite pensé à aller trouver son ami Robert, Il n’y avait que lui qui fût capable de lui donner en la circonstance, un bon conseil…

Lorsque Albert frappa à la porte Robert était en conversation amoureuse avec sa petite amie Fernande, et tous deux, étendus sur le grand divan de l’atelier, se reposaient ainsi d’une longue séance de travail pour Albert et de pose pour Fernande qui joignait la qualité de modèle à celle de maîtresse en titre du peintre.

— Quel est l’imbécile qui vient nous déranger en ce moment ? dit Robert.

— Tu peux dire que c’est un imbécile ! On n’a qu’à ne pas ouvrir.

Mais on frappa de nouveau, et une voix à travers la porte, cria :

— C’est moi, Albert !

— Ah ! c’est toi !… Alors, c’est différent, je vais ouvrir.

Et Robert se leva, puis fit entrer son ami :

— Qu’est-ce que tu as ? lui dit-il. Tu as l’air dans un état d’exaltation…

— Il y a de quoi… mon vieux… Il y a de quoi !…

— Que t’arrive-il ?

— Juliette me plaque.

— Non… Pas possible !

Fernande sauta à son tour sur le sol :

— Zut alors ! Je n’aurais jamais cru ça ! Une petite fille qui avait l’air de vous aimer tant.

Robert se tourna vers son amie :

— Fernande ! Habille-toi. Ne te montre pas ainsi…

Fernande, en effet, était aussi déshabillée qu’Ève dans le paradis terrestre…

— Voyez-vous ça !… Sois tranquille, il n’en perdra pas la vue, n’est-ce pas, Albert ?…

— Ça ne fait rien. Habille-toi !

— Ça va… une minute… et je reviens.