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commentaires sur la grammaire esperanto

par l’impératif-subjonctif coïncide avec le moment de la durée explicitement ou implicitement en question, prenez la forme simple à l’actif, et la forme estu…ata au passif. Il y a alors concomitance entre le fait et le temps où il se passe[1].

Exemples. — Il faut qu’il vienne (actuellement). Estas necese, ke li venu. — Il fallait, il a fallu qu’il vînt (en ce temps-là). Estis necese, ke li venu. — Pour cela, il faudra qu’il le recommande chaudement. Por tio estos necese, ke li rekomendu lin varme. — Je voudrais que vous veniez ou vinssiez aussitôt que je vous appellerai. Mi volus, ke vi venu tuj, kiam mi vokos vin. — Dieu a voulu que tous les ans la terre produise des moissons. Dio volis, ke ĉiujare la tero produktu rikoltojn. — Il convient que vous soyez soutenu de tous dans cette entreprise. Konvenas, ke vi estu subtenata de ĉiuj en tiu entrepreno. — Il consentait ou il consentit à ce qu’elle fût écoutée. Li konsentis, ke ŝi estu aŭskultata. — Je défends qu’il soit reçu passé 3 heures. — Mi malpermesas, ke li estu akceptita post la 3a horo. — Pour qu’il se corrige, il faudrait qu’il fût longtemps et sévèrement puni. Por ke li korektiĝu, estus necese, ke li estu longe kaj severe punata.

2° Mais si le fait marqué par l’impératif-subjonctif

  1. Afin de prévenir toute erreur, faisons bien remarquer qu’il ne s’agit nullement du temps auquel se trouve le verbe de la proposition principale, mais uniquement du moment de la durée où se place le fait rendu par l’impératif-subjonctif. Ainsi, dans la phrase : Dieu a voulu que tous des ans la terre produise des moissons, le verbe de la proposition principale est au passé, et le fait de la production des moissons a lieu dans un continuel présent avec lequel il coïncide. D’où, en Esperanto, la première forme de l’impératif-subjonctif pour le verbe produise. De même, dans la phrase  : Je défends qu’il soit reçu passé 3 heures, le verbe de la proposition principale est au présent, et le fait de la réception doit se produire dans un temps futur avec lequel il coïncidera. On le voit donc, la concomitance dont parle le principe ne s’établit nullement avec le temps du verbe de la proposition principale, mais avec le moment de la durée, exprimé ou non, dans lequel se place le fait marqué par l’impératif-subjonctif.