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emploi des modes

s’est passé ou doit se passer avant le moment de la durée mis en cause, prenez la forme composée à l’actif, et la forme estu… ita au passif. Il y a alors antériorité du fait sur le temps en question[1].

Exemples. — Il faut, il faudra que j’aie fini avant son retour. Estas necese, estos necese, ke mi estu fininta antaŭ lia reveno. — Je souhaiterais qu’il fût arrivé quand vous partirez. Mi dezirus, ke li estu alveninta, kiam vi foriros. — J’aurais souhaité que vous l’eussiez vu auparavant. Mi estus dezirinta, ke vi estu vidinta lin antaŭe. — Il faut que ce travail soit achevé dans deux heures. Estas necese, ke tiu laboro estu finita post du horoj. — Ils n’ont pas voulu que nous fussions reçus plus tôt. Ili ne volis, ke ni estu akceptitaj pli frue. — Il aurait été convenable qu’ils eussent été avertis les premiers. Estus konveninte, ke ili estu averlitaj la unuaj.

Remarque. — Ce que nous disons à 1° n’infirme pas le principe général posé à la page 46 sur l’emploi de ita, quand on n’envisage que le fait accompli, le résultat de l’action et non son déroulement. (Voyez la remarque de cette page.)

Comparez les règles nombreuses, compliquées et insuffisantes, établies en français pour la concordance des

  1. Dorénavant nous emploierons comme seules justes, pour l’impératif-subjonctif, les appellations « forme de concomitance » et « forme d’antériorité ». La première s’appliquera naturellement à : u dans la voix active, à estu… ata dans la voix passive ; la seconde s’’appliquera à estu… inta dans la voix active, à estu… ita dans la voix passive.
    Nous ferons de même pour les deux formes du conditionnel. La première (.. us dans la voix active et estus….. ata dans la voix passive) se nommera donc « forme de concomitance » ; la seconde (estus… inta dans la voix active et estus… ita dans la voix passive) se nommera « forme d’antériorité ». En effet, le conditionnel, pas plus que l’impératif subjonctif, ne présente par lui-même, en Esperanto, l’idée de présent, de passé ou de futur. Il serait donc illogique d’employer, pour distinguer ces deux formes, une dénomination qui le ferait croire.