Aller au contenu

Page:Louis de Beaufront-Commentaire sur la grammaire Esperanto.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
emploi des modes

La préposition de se tourne par ke suivi d’un mode personnel, quand en réalité elle signifie que.

Exemples. — Vous avez bien fait de venir. Vi bone faris, ke vi venis. — Dites-lui donc de me répondre. Diru do al li, ke li al mi respondu. — Nous lui recommanderons de ne pas sortir. Ni rekomendos al li, ke li ne eliru.

Remarque. — En certains cas, par exemple dans la phrase : Vous faites bien de vous efforcer, on pourrait tourner par le participe présent à forme adverbiale et dire : Vi bone faras penante, au lieu de : Vi bone faras, ke vi penas. L’acte étant ici en train de s’accomplir, je puis employer cette forme ante du présent. Mais je ne pourrais le faire pour traduire : Vous avez bien fait de venir, car ici l’acte n’est plus en train de s’accomplir ; il est achevé. Le participe présent serait donc faux.

L’infinitif présent par un participe. — L’infinitif présent se rend, en Esperanto, par le participe présent (forme adjective s’il se rapporte à un complément — forme adverbiale, s’il se rapporte à un sujet), quand il équivaut à un participe présent. Or, ce fait a lieu très souvent, même après les prépositions à ou de.

Exemples. — Je les ai vus venir. Mi vidis ilin venantajn (je les ai vus venant). — Nous l’avons entendue chanter. Ni aŭdis ŝin kantantan (nous l’avons entendue chantant).

Si l’idée était passive, on prendrait le participe passif :
Cette romance, je l’ai entendu chanter. Tiu ĉi romanco, mi ĝin aŭdis kantatan (je l’aie entendue étant chantée)[1]

  1. Ces deux derniers exemples nous fournissent l’occasion de faire remarquer que l’Esperanto, tout en supprimant complètement les règles