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Page:Louise Drevet - en diligence de Briançon à Grenoble, 1879.djvu/12

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établi comme dans une position forte, d’où rien ne saurait le faire déloger.

Le négociant, qui connaît à fond sa diligence, en supporte assez philosophiquement les incommodités.

La femme d’officier, enchantée de quitter une ville de garnison où elle s’est mortellement ennuyée pendant deux ans, se trouve, heureuse de partir pour partir.

Le jeune professeur, enfin, est joyeux comme « un échappé de collège. »

La voiture sort des fortifications. À peine en route, la conversation s’engage entre les voyageurs qui se sont bientôt connus ou reconnus.

— Que dit-on de la mountain ? demande l’Anglais, avec l’accent que chacun sait.

— Le service du Courrier n’a pas été interrompu une seule fois de cet hiver, à ce que m’a assuré le conducteur, répond le professeur de septième et huitième. Il faut espérer qu’elle ne sera pas moins clémente pour nous que pour les voyageurs qui nous ont précédés.

L’Anglais ne comprend pas tout ; mais il saisit l’essentiel, c’est-à-dire que le voyage se fera probablement sans accidents et sans incidents.

— D’hebitioude, je ne redoute pas ioune petite événement, mais il ne faudrait point cette fois. Andersen m’attend pour le fameux partie d’échecs et le cleub, il compte sur moi. Vo pensez donc qu’il n’arrivera rien de déplaisant ?