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Page:Louise Drevet - en diligence de Briançon à Grenoble, 1879.djvu/16

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côté de la voiture, un brouhaha de voix ; c’était un relais.

— Tiens ! où sommes-nous ?

— Au Monêtier de Briançon, et la diligence change son attelage.

— Déjà ! Ah ! comme le temps a passé vite. Puis-je descendre pour m’informer de ce que font les petits ? Conducteur, puis-je descendre ?

— Madame, les petits dorment, laissez-les tranquilles. Regardez ! d’ici, vous pouvez encore voir Briançon et ses sept forts……

— Oh ! s’ils dorment, ils sont sages. Allons, le voyage sera moins ennuyeux que je craignais.

« Au fond de la vallée et au nord, sur la pente rapide d’un mamelon dont la Durance baigne le pied, à plus de 1,300 mètres au-dessus du niveau des mers, se dresse et se cramponne la plus haute ville du monde, la petite ville de Briançon, qui étale, avec un orgueil tout militaire, sa double ceinture de remparts et sa couronne de forteresses. Fièrement assise sur son roc, à l’entrée du défilé qui conduit au Mont-Genèvre, elle laisse tomber un regard protecteur sur la vallée française qu’elle domine, et se présente vers l’Italie comme une sentinelle avancée dont le formidable qui vive ! résonnant dans les Alpes d’échos en échos, va retentir jusqu’aux portes de Turin. »

Cette description de Briançon, écrite par un auteur de l’endroit, avec l’enthousiasme qu’a tout cœur bien né pour les choses du clocher, me revint à l’esprit pendant que la femme d’officier disait :