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Page:Louise Drevet - en diligence de Briançon à Grenoble, 1879.djvu/40

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Catarina ! Venez-voir la marmotte, elle aurait pu en remontrer aux plus savantes de son espèce. Malheureusement, mes jeunes beaux-frères, fiers de leur élève, ont voulu l’emmener à Marseille pour la faire admirer et envier par leurs jeunes camarades du Midi. La nostalgie s’est emparée d’elle et Catarina est morte de la poitrine ni plus ni moins qu’une jeune miss. »

— Les blancs jouent, ils font échec et mat en trois coups… Andersen est battu ! s’écria d’un ton de triomphe l’Anglais qui, depuis notre départ, n’avait donné signe de vie qu’à l’occasion du pseudo-déluge.

— Ah ! oh ! c’est très-intéressant ! reprit-il en s’adressant au jeune substitut. Ioune mermotte qui fait ioune mariadge. Joli ! très-joli ! Moi. Messieurs, la première fois que je suis venu dans les Alpes, ce n’est pas une marmotte qui a arrêté la diligence où je me trouvais, mais bien un ours…

— Un ours ! s’exclama le professeur ; vous voulez rire, Monsieur Comme tant d’autres espèces, celle-ci a presque complètement disparu de nos montagnes, et les amateurs de pittoresque déplorent amèrement cette perte.

— C’était au relais de la Grave, reprit le futur rival d’Andersen, sans tenir compte de l’interruption. Au moment de notre départ de ce village, les chevaux donnaient des marques d’inquiétude ; le postillon n’y comprenait rien, nous non plus. Tout le village semblait en révolution. Des sons de musique discordants se faisaient entendre. Tout à coup apparaît à la