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passé la nuit, elle raconta comment elle avait été troublée dans son premier sommeil, puis ce qu’elle avait vu de sa fenêtre, et les singulières scènes auxquelles, invisible, elle avait assisté. La figure grave et un peu sévère du marquis Jacques s’éclaira d’un reflet malicieux, mais il ne dit rien. Madame la manufacturière, montrant un étonnement qui n’avait rien de joué de la part de la digne femme ; le manufacturier et ses fils paraissant ne pas savoir de quoi il s’agissait, et ne sachant rien en effet, mademoiselle Yolande ne fut pas plus avancée que devant. Elle commençait même à se demander si, ainsi qu’avait l’air de le lui insinuer Catherinette, elle n’aurait pas rêvé tout cela : une réunion du genre de celle qui, si elle s’en rapportait à son seul témoignage, avait animé pendant plusieurs heures la salle des fêtes du château, n’ayant pu se faire sans que la famille y ait participé ou, tout ou moins, en ait eu connaissance.

Sur la fin du déjeuner seulement, le marquis Jacques pria la famille de son ami, et aussi mademoiselle Yolande si cela lui était agréable, de vouloir bien l’honorer le même soir d’une visite, car il ne voulait pas, disait-il, tarder davantage à leur présenter ses enfants.