Page:Louise drevet - Dauphiné bon coeur, 1876.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 62 —

IX.

Rendue toute tremblante par cette exclamation, et surtout par le ton quasi brutal dont elle était faite, la jeune demoiselle dit avec dignité au rustre vêtu en grand seigneur :

– C’est moi, Monsieur, Yolande de Maisonblanche ; ne vous fâchez point si je vous ai dérangé, je me retire. Surtout, ne parlez pas de ma visite à Monsieur le marquis Jacques, je vous prie… il en serait trop mécontent.

Le joueur tourna brusquement la tête sans répondre, et le coup qu’il essayait parut de nouveau le captiver tout entier. Un grand éclat de rire, parti de je ne sais quel coin de la salle, avait seul fait écho à la prière de Mademoiselle Yolande.

Presque effrayée, car elle crut reconnaître le son de voix du marquis Jacques, Yolande sortit précipitamment.

Qu’allait-elle faire ? rentrer dans son appartement, et y réfléchir à tout ce qu’elle venait de voir ? Après avoir un instant songé à cela, Yolande changea d’avis et décida de se promener dans le jardin. Elle franchit le pont mouvant jeté sur l’abîme qui servait de fossé aux remparts, et se dirigea vers les parterres.

Une solitude complète régnait autour d’elle. Les