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CHAPITRE IV


TOLSTOÏ ET L’ART[1]

I


Les problèmes de l’art ont toujours tenu une large place dans les discussions des écoles ; la philosophie a toujours activement et vainement cherché à les résoudre. Chaque penseur, chaque esthéticien nous propose sa propre définition qui se trouve en contradiction avec celles des penseurs antérieurs et postérieurs. La vérité est que depuis Gottelieb Baumgarten, le fondateur de l’esthétique, l’éternelle question de l’art reste encore aujourd’hui sans réponse.

Aucune des doctrines, aucune des définitions existantes de l’art ne satisfait Tolstoï, il les trouve toutes absurdes et nuageuses. Il constate la divergence d’opinions et l’effroyable obscurité qui règne dans cette région de la science philosophique. « En quoi consiste l’art[2] ? » se demande-t-il. D’après l’auteur de ma Religion, voir dans l’art la création de la beauté, c’est n’y rien voir du tout, puisque nous ignorons

  1. Revue philosophique, janvier 1899.
  2. Tschto takoïé iskousstvo ?