Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sortis du sein de la tempête pour achever son œuvre de destruction. Le délabrement de notre navire désemparé était pour eux un facile succès. Après avoir jeté sur le Caldera des crocs en fer, fixés à de longues amarres, ils n’avaient pas tardé à grimper le long du bordage avec l’agilité des chats. Une fois parvenus sur le pont, ils s’étaient livrés à une danse infernale en poussant des cris qui n’ont rien d’humain. Les projectiles, en outre, cassant les vitres, nous avaient tirés du profond sommeil où nous étions tous plongés. Les lueurs que nous avions prises pour le reflet d’un incendie, étaient produites par des matières inflammables. Ils emploient ce moyen afin de frapper de stupeur et d’effroi ceux qu’ils attaquent, et paralysent souvent par là leur résistance.

Le capitaine, le subrécargue, le second, firent quelques pas en avant pour sortir de la dunette et aller sur le pont ; je les suivis instinctivement. À peine avions-nous fait trois pas, que des boules fulminantes furent jetées sur nous et nous forcèrent à opérer une retraite. Il s’en fallut de bien peu que nous ne fussions atteints par cette pluie de feu qui nous aurait causé d’atroces brûlures. Nous ne pouvions