Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/122

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me donna une chemise et une jaquette en toile de Chine. Je rentrai dans une cabine où je me débarrassai de ma robe, seul vêtement qui me restât, et je m’habillai à la hâte ; un des matelots me donna sa casquette, sous laquelle je dissimulai le mieux que je pus ma chevelure. Une seule épingle à cheveux me restait encore, et des souliers dans lesquels mes pieds étaient nus.

À peine avais-je fini d’opérer cette transformation que des cris partant de toute part nous annoncèrent l’approche de nos nouveaux ennemis. Ils montaient à l’abordage. Pendant ce temps-là les autres jonques, plus petites que les nouvelles, fuyaient à leur approche, comme des sauterelles effarées qu’on aurait surprises dévastant un champ de blé ; nous nous réfugiâmes dans l’une des chambres de l’arrière. Le capitaine avait ordonné à ses hommes de se grouper de manière à me cacher aux premiers regards de l’ennemi ; lui-même me masquait de sa personne, et Than-Sing se tenait à mes côtés. Il y avait bien en ce moment une quarantaine de jonques autour du Caldera. Chacune portait de vingt à quarante hommes, et les plus grandes avaient dix ou douze canons.