Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/124

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autres, et faisaient voile vers les côtes pour transporter leur prise dans des villages qui leur servaient de repaire. Tous ces misérables semblaient également animés du même esprit de destruction. Ainsi, dans le but d’emporter le plus de choses qu’ils pouvaient, ils brisaient tout avec une rage insensée ; ils démolissaient à coups de hache les parois des cabines ; dans la dunette, les parois volaient en éclats ; le cuivre, le fer et le plomb étaient arrachés des panneaux et des portes enfoncées. Ils étaient parvenus à enlever le divan en velours vert qui avait été épargné jusqu’alors, à cause de sa grandeur ; les planchers étaient jonchés de débris de thé, de café, de sucre, mêlés à des morceaux de biscuit, etc. L’indifférence qu’ils nous témoignèrent tout d’abord, ne dura pas longtemps. Il nous fallait à tout moment montrer la doublure de nos poches pour leur prouver que nous ne leur dérobions rien ; la foule de ces monstres fut un instant tellement compacte en se ruant sur nous, qu’ils faillirent nous étouffer. La seule robe qui me restait lors de leur arrivée, et que j’avais essayé de cacher, me fut enlevée comme tout le reste. Than-Sing ayant quitté un instant ses souliers, ils lui