Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

raissait grand, car il s’écriait avec des gestes désespérés : Emmenez-moi ! prenez-moi aussi ! Et tout à coup, comme s’il comprenait l’inutilité de ses efforts, il se cacha le visage dans les deux mains ; il pleurait peut-être ?… Je lui fus toujours reconnaissante de cet élan de pitié !

Il est peu de peuples, je crois, où la lâcheté, la fausseté, la cupidité, la cruauté soient plus dominantes que chez les Chinois : les sauvages, sous ces différents points, ont leur excuse, eux ; car, s’ils se rapprochent de la bête par leurs instincts, c’est que Dieu a voulu qu’ils fussent marqués du sceau de l’ignorance. Tandis que la Chine, entachée comme elle l’est dans ses mœurs perverses et vicieuses, a possédé au plus haut degré la civilisation ; elle a porté la lumière quand nous étions encore dans les ténèbres. Cette décadence m’autorise à faire ici quelques remarques judicieuses sur leur caractère.

Le Chinois, vil par nature, parle très-haut et très-fort quand il sait qu’il est soutenu. Dans un moment difficile, il n’attaquera jamais son adversaire en face, parce que la bravoure est un vain mot pour lui, et qu’il ne sait pas ce que c’est que d’affronter