Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rents épisodes du combat. Tous les détails qu’ils donnaient sur la sanglante journée faisaient peine à entendre ; ils énuméraient le nombre d’ennemis égorgés l’un d’eux même, qui se vantait beaucoup de son intrépidité, s’attira, plus peut : être par jalousie que par commisération pour le sort des victimes, mainte observation sur sa cruauté. Comme on lui reprochait d’avoir tué une femme chinoise avec le plus grand sang-froid, il répondit impatienté : « Êtes-vous tous des imbéciles, vous n’avez donc pas vu que c’était la mère des pirates ! »

Mon retour à Hong-Kong causa une grande rumeur lorsque la nouvelle s’en répandit. La foule accourut et se pressa sur les quais ; en un instant, des canots remplis de monde accoururent vers le steamer, l’environnèrent, et tous les regards cherchaient à me découvrir parmi les passagers. Il n’était guère facile de me reconnaître sous le costume d’homme dont j’étais encore vêtue. Chacun me faisait des offres généreuses. M. Walker, directeur de the Peninsular and oriental Company, me pressait d’accepter l’hospitalité dans sa famille, près de sa femme, qui compatissait à mes malheurs et avait le plus grand désir