Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/214

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de me connaître. J’étais très-touchée de toutes ces marques de sympathie ; mais je remerciai M. Walker en lui disant que mon plus vif désir, avant de songer à moi-même, était de voir le vice-consul ; j’avais trouvé une protection si pleine d’humanité dans ce représentant de la France, que j’eusse regardé comme une ingratitude d’accepter aucun bienfait, sans qu’il fût le premier à me donner son approbation : ne lui devais-je pas plus que la vie ? Comme je me disposais à me rendre au consulat, je fus prévenue par M. Haskell, qui se rendait sur le steamer ; il vint à ma rencontre. Il était très-ému ; on lisait sur son visage rayonnant la joie qu’il éprouvait en ce moment de voir tous ses efforts couronnés d’un si grand succès. Il me dit ces simples paroles : « Venez, je vous offre abri et protection au consulat de France. » Ce mot France fit vibrer en moi un sentiment indéfinissable, il réveilla le souvenir de tout ce qui m’était cher ; il était l’expression de la sollicitude de ma patrie veillant sans relâche sur le sort de ses enfants, en quelque endroit éloigné du globe qu’ils se trouvassent égarés. Ma réponse fut des larmes ; il ne m’était pas possible de proférer une parole, tant